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- la construction et les premiers
arrivants:
- Résumé :
1. ARRETE délivré
par le Préfet en date du 13 ,juin 1955, modifié le 23 février
1956, concernant le cahier des charges de l'ensemble
immobilier "Le Domaine des Grandes Terres à Marly
le Roi".
2. CONSTITUTION des Société Civiles
Immobilières de Construction (SCIC) Marly Grandes Terres
A, B, C, D, E, F, G, H, I, le 17 décembre 1955 ( K ultérieurement
).
Objet : - acquisition de terrains - construction
d'immeubles (27 bâtiments pour 78 escaliers) - opération
facilitant l'obtention de crédit - toutes opérations
utiles à la réalisation de l'objet social.
Siège Social domicilié à l'adresse du promoteur MANERA.
3. PROJET DE CONSTRUCTION ENTRE LES SCIC
a) Projet de construction entre les SCIC Marly Grandes
Terres A à I : Cahier des charges établi le 26 décembre
1956, approuvé par le Préfet le 27 décembre 1956 et
contenant les statuts de l'Association Syndicale régissant
l'ensemble immobilier.
b) Création de l'Association Syndicale libre des propriétaires
du Domaine des Grandes Terres, par le promoteur, le 26 décembre
1956. Objet : - exécution des travaux, - garde et
entretien des ouvrages, - jouissance, réglementation,
administration organisation et mise en uvre des
servitudes, charges et conditions résultantes.
_ estimation: _ 570 F3 *
29 830 Fr (4 548 € _ 63 210 €2019)= 17 003 100 Fr
_ 654 F4 * 34 777 Fr (5
302 € _ 73 700 €2019) =
22 744 158 Fr
_ 237 F5 * 39 710 Fr (6
054 € _ 84 150 €2019) =
9 411 270 Fr
_ 600 parkings * 1 380 Fr
(210 € _ 2 920 €2019) =
828 000 Fr
Total = 49 986 528 Fr ---à
7 620 398 € ( en 1956 ….)
En prenant un coefficient de réactualisation de
13,9 (indice des prix à la consommation… le coût total‘’appartements’’
= 106 M€ (euro 2019)
4. PARTAGE ENTRE LES SCIC le 27 décembre 1956
5. CONSTRUCTION DES IMMEUBLES DES SQUARES
- Permis de construire délivré le 5 juillet 1955, puis
modifié le 7 septembre 1955 et le 29 février 1956,
- Construction de 27 bâtiments avec 78 escaliers de mars
1956 à août 1961, soit une durée totale des travaux de
5 ans
et demi,
- Achèvement du premier square le 7 septembre 1957, achèvement
du dernier square le 3 février 1961.
6. DISSOLUTION DES SCIC Elle a été
acquise par retraits partiels successifs, après réception
définitive, soit entre le
23 novembre 1961 et le 5
octobre 1962, et le 6 juillet 1965 pour le square K.
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Ainsi les travaux commencent en mars 1956 et, le 31 décembre 1957, le square des
Sablons est occupé ; en 1958, c'est le square des Villebenettes et le
rythme se poursuit régulièrement, sans gros à-coup ; les 9 squares
seront terminés en février 1961. (cliquez sur les miniatures) - voir aussi
'historique par les photos'
photo aérienne avril 1957 (Copyright_IGN) |
début 1960 |
Il faut dire que la souscription des logements va bon train - le prix est
fort intéressant.
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L'appartement témoin : celui-ci permet de
situer le "Manoir" lequel devait se situé à l'angle de l'extrémité sud du
bâtiment ouest du square des Montferrands. Rappelons que cet appartement
"témoin" est devenu en 1963 la
MJC de Marly le Roi et plus tard, le bureau de gestion des Grandes Terres vers
1990. En 1996, il a été agrandi.
- mais cela n'explique pas tout.
Dans son ouvrage sur "le métier d'architecte", Marcel Lods
explique longuement sa conception de la construction qui, il faut le dire,
est assez révolutionnaire à l'époque. Il a fait un essai avant la
guerre et ce fut concluant mais vu les circonstances, les pouvoirs publics
ne lui donnent pas le "feu vert".
Le grand principe est qu'il faut
industrialiser le bâtiment, ce qui aura l'énorme avantage d'en
diminuer le coût et permettra de raccourcir la durée de
construction. Ce principe a d'ailleurs été repris, il y a environ 5
ans et des équipes d'architectes et d'ingénieurs, d'industriels à
définir et à à réaliser ce qu'on appelle les "composants". Ce
système est particulièrement intéressant lorsqu'il s'agit d'un
ensemble important de logements - ce qui est le cas des Grandes
Terres - puisque les tâches répétitives et fastidieuses peuvent être
supprimées. Pour arriver à ce résultat, il est indispensable de respecter trois
disciplines : études prolongées, essais répétés, création
d'outillage à grand rendement. L'emploi de moyens industriels à grand
rendement pourra faire baisser le prix du bâtiment.
Mais il est aussi indispensable d'étudier minutieusement le passage du
particulier au général : composer la pièce, l'intégrer dans le
logement, celui-ci dans le bâtiment et enfin ce dernier dans le quartier
par un plan de situation et un plan de masse, qui relèvent évidemment de
la composition architecturale.
De là découlera la préfabrication des éléments en un petit nombre de
types mais en grand nombre d'exemplaires ; il est bien évident que
l'assemblage de ces éléments aura été soigneusement mis au point de
façon à permettre le maximun de continuité. La machine aura accompli
les besognes les plus fastidieuses, l'homme pourra ensuite se réserver
l'exécution d'actes pouvant lui donner une satisfaction de l'oeuvre
réalisée.
La parfaite entente entre Mr Manera, maître d'ouvrage, et Mr Lods,
maître d'oeuvre, a permis d'effectuer les 1470 logements des Grandes
Terres, suivant ce procédé particulier.
Devant ce fait nouveau, le chantier devenait expérimental et durant les
quatre ans d'exécution, nombreuses furent les visites : écoles
d'ingénieurs, école supérieure technique du génie de Versailles,
délégations étrangères aussi, conduites par le ministère de la
construction.
Tout était donc préfabriqué, même la plomberie et aussi les éléments
de fermeture des logements. C'était la première fois qu'étaient
utilisés des panneaux de façade pour habitation : ils comportent allège
et menuiserie sur toute la largeur de la pièce. Ils arrivent entièrement
montés de Niederbronn, en Alsace, fabriqués par la société De
Dietrich. Ils sont boulonnés dans des douilles de fixation prévues dans
le gros-oeuvre, ce qui élimine le façonnage sur place de trous et de
scellements.
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Ces baies sont largement ouverts sur l'extérieur et permettent un
ensoleillement idéal, ainsi que des vues permanentes sur la nature
environnante ; assez pauvres dans les premières années...(photos), les
plantations et les arbres aujourd'hui sont tout le charme des Grandes
Terres, que bien souvent nous envient les visiteurs.
En 1959, lors de l'exposition nationale et
internationale du logement et du concours de l'Oscar du Logeco, les
Grandes Terres obtiennent le premier prix de la catégorie D,
ensemble collectif de plus de 500 logements |
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...Souvenir de la construction des Grandes Terres
:..
(extrait d'un courrier-12/01/2001- de la nièce de Jean-Jacques HONEGER évoquant sa
vie sur le domaine de 1956 à 1963)
Je fus la première secrétaire du domaine. J'ai travaillé pour
Messieurs André MANERA, Raymond LE MAISTRE, Marcel LODS, Robert CRETEGNY,
et j'ai connu tous les grands entrepreneurs BOUSSIRON, NESSI-BIGEAULT et
SMITHT, CHAMPETIER de RIBES, GIBERT-OSTERMANN, DE DIETRICH, et j'en passe. Tous les lundis après-midi, un important rendez-vous de chantier
voyait arriver tous ces messieurs, y compris Jean-Jacques HONEGER qui prit
chaque semaine et durant des années, le vol Genève-Paris, pour y
assister et rester à Marly le nombre de jours nécessaires afin de
régler avec Marcel LODS les divers problèmes qui bien évidemment ne
pouvaient attendre.
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J'ai connu le "Manoir" où étaient installés nos
bureaux. Construit au sommet d'une colline, on y accédait par une belle
allée campagnarde montant de la vieille ferme vers Monte-Cristo, en
bordure de la route à l'entrée officielle du domaine. On stockait là
des éléments de construction et certains ouvriers y logeaient.
L'ensemble des terrains n'étaient plus exploités et là où se
situent les squares de Monte-Cristo, des Montferrands, de Versailles et la
chaufferie croissait une sorte de jungle de broussailles, d'épineux,
d'arbres fruitiers très vieux, tout cela rejoignant les terres
d'Alexandre Dumas qui étaient dans le même état.
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IGN_1957
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Les premiers ouvriers saisonniers, je les ai vus débarquer par le
train à la gare de Marly. Dieu sait s'ils étaient nombreux pour un
chantier de cette importance. Un village de baraquements-dortoirs leur
était réservé.
J'ai vécu des mois de ronronnement phénoménal de l'incessant
ballet des scrapers, bulldozers et autres turnapulls qui effectuaient des
terrassements.
J'ai subi, comme tout le monde, des périodes de pluie incessante
qui transformaient les chemins de chantier en des bourbiers monumentaux
où des camions énormes s'enlisaient et que l'on tirait d'affaire
(parfois à des heures avancées de la nuit) grâce à un stock
impressionnant de plaques d'envol...
J'ai connu la cantine MOREL, installée à demeure, travaillant
matin, midi et soir , sans relâche, à plein rendement, pour nourrir
toute la population technique qui vivait sur le site... |
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Les premiers habitants arrivent
au cours du mois de juillet 1957 au square des Sablons....
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