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Sur le
long terme, plusieurs événements historiques permettent d'expliquer en
partie l'évolution des prix.
_ le
premier choc pétrolier s’est amorcé en 1971 au moment de l’abandon du
système financier international de Bretton Woods
puis
s'est accentué en octobre 1973 par le début de la guerre du Kippour entre la
Syrie, l'Egypte et Israël. Les pays du moyen orient producteurs de pétrole
réduisent leurs productions, le prix passe de 2,59 $/baril à 11,65
$/baril de septembre 73 à mars 74 (fin de l'embargo). Ce choc pétrolier
entraîne une crise économique globale au cours de la décennie 1970. Les prix
élevés entraînent une réduction de la demande (du fait de la mise en place
de politiques d'économie d'énergie notamment) et surtout le début de
l'exploitation de nouveaux champs pétrolifères. L'OPEP qui détenait 50% des
parts de marché en 1974, n'en détient plus que 47% en 1979.
(Le
15 août 1971, les États-Unis suspendent la convertibilité du dollar en or
permettant au dollar de « flotter ». Le système des taux de change fixes
s'écroule définitivement en mars 1973 avec l'adoption du régime de changes
flottants). Le résultat en est une dépréciation de la valeur du dollar
américain, monnaie dans laquelle les prix du pétrole sont fixés et a pour
conséquence pour les producteurs de pétrole un revenu inférieur pour le même
prix nominal.
Le
cartel de l'OPEP publie un communiqué conjoint indiquant que dorénavant, le
prix du baril de pétrole serait fixé par rapport à l'or. Après 1971, l'OPEP
est lente à rajuster les prix pour tenir compte de cette dépréciation. De
1947 à 1967, le prix du pétrole en dollars américains a augmenté de moins de
2% par an. Jusqu'au choc pétrolier, le prix est resté relativement stable
par rapport aux autres devises et matières premières qui sont soudainement
devenues très volatiles par la suite. Les ministres de l'OPEP n'avaient pas
élaboré de mécanismes institutionnels permettant de mettre à jour rapidement
ces prix pour suivre l'évolution du marché, de sorte que leur revenu réel
connut un décalage de plusieurs années par rapport aux autres matières
premières. Les hausses de prix substantielles de 1973-74 ont largement
rattrapé ces écarts de revenus en comparaison d'autres produits tels que
l'or. Les États-Unis, premier producteur de l'époque, atteignent leur pic de
production pétrolière en 1970, ce qui amène aux premières pénuries aux USA.
Suite à cela, Nixon demande un audit des capacités de production, audit non
divulgué à la Presse et effectué par James Akins, les résultats sont qu'il
n'existe aucune capacité de production supplémentaire. L'Arabie
Saoudite réalise alors 21 % des exportations mondiales de brut. Le roi
Fayçal, pourtant ami des Américains, déplore leur soutien inconditionnel à
Israël qui met en danger selon lui les régimes arabes modérés, entre autres
celui de Sadate en Égypte. Lors de la guerre du Kippour, les USA
approvisionne en armement l'État hébreu réduit à la défensive, face à
l'attaque égypto-syrienne ravitaillée par les Soviétiques. En réponse, les
pays du Golfe augmentent unilatéralement, sans l'accord des compagnies, de
70 % le prix affiché du baril de brut. La vérité est qu'une augmentation du
prix, en particulier suite au pic de production aux États-Unis, était
nécessaire aux majors occidentales pour pouvoir démarrer la production de
pétrole plus cher, typiquement en off-shore dans le Golfe du Mexique, en Mer
du Nord ou en Alaska, la diplomatie américaine ainsi que les compagnies
pétrolières occidentales étaient donc tout à fait favorables à cette
augmentation de prix, et l'ont en fait aussi suggérée, à travers James Akins
en particulier. Le 17 octobre 1973, les représentants des pays arabes
pétroliers (OPEP) réunis au Koweit, décident une réduction mensuelle de 5 %
de la production pétrolière jusqu'à évacuation des territoires occupés et
reconnaissance des droits des Palestiniens. Le 20 octobre, Fayçal décide un
embargo total sur les livraisons destinées aux États-Unis, puis aux
Pays-Bas. Le prix du baril sur le marché libre passe de 3 à
18 $/baril en quelques semaines. Fin décembre,
les pays de l'OPEP réunifient le prix du baril à
11,65 $. Entre le mois d'octobre 1973 et le mois de janvier 1974, le
prix du baril du brut de référence qu'est l'« Arabe léger », est quadruplé,
passant de 2,32 $ à 9 $.
Dans ce prix, l'« État producteur » prélève, en 1973,
2,09 $/baril et 8,7 $/baril en janvier
1974 soit plus de quatre fois plus. La pénurie suscite une sorte de
panique ; les prix poursuivent leur ascension vertigineuse : ils quadruplent
à la suite des augmentations d'octobre et de décembre. Les pays
consommateurs réagissent d'une manière désordonnée, cherchant à tirer leur
épingle du jeu. L'Agence Internationale de l'Energie (AIE), créée à cette
occasion, n'est pas en mesure d'établir un certain ordre et ce sont les
grandes compagnies elles-mêmes qui sont chargées de répartir le rationnement
d'une manière égale en jouant sur les sources d'approvisionnement arabes et
non arabes. Certains pays arabes souhaitent une réduction de la production
pour maintenir les prix à la hausse. Mais les États-Unis refusent cette
perspective. Ils tentent de constituer un cartel international de
consommateurs face à l'OPEP mais échouent en raison de l'opposition de la
France. Pour s'opposer à toute diminution de la production, les États-Unis
sont prêts à intervenir militairement dans la péninsule arabique pour
prendre le contrôle des principaux champs pétrolifères. À défaut d'une
intervention, ils sont disposés à faire de l'Iran le gendarme du Golfe
Persique. Après le 6ème sommet arabe d'Alger du 26-28 novembre 1973, les
États-Unis doivent infléchir leur politique jugée trop favorable à Israël,
tout comme l'Europe occidentale et le Japon. Le 18 mars 1974, Sadate obtient
la levée de l'embargo.L'année
suivante, le roi Fayçal est assassiné par un neveu, rentré des États-Unis.
De fait, l'OPEP ne retrouvera plus un tel niveau de puissance sur le plan
économique et politique et les objectifs affichés de l'embargo ne seront pas
atteints. Les politiques d'amélioration du rendement énergétique se mettent
en place à partir de ce moment ainsi que la diversification des sources
d'énergie, la France, par exemple développant un programme massif de
constructions de centrales nucléaires. Le nucléaire ne modifiera pas la
dépendance au pétrole, mais permettra une alternative énergétique à cette
dépendance qui trouvera un écho dans le monde entier.)
_
le deuxième choc pétrolier a débuté avec la révolution
iranienne en 1978, suivi par la guerre Irak-Iran en 1980.
Ces évènements provoquent un doublement supérieur du prix du baril
du fait de la réduction considérable des exportations de ces pays : de 14
$/baril en 1978 à 35 $/baril en 1981.
Ces
prix élevés permettent à la production hors moyen orient de progresser ainsi
que de réduire la consommation du fait de politiques de lutte contre le
gaspillage d'énergie (meilleure isolation des maisons, procédés industriels
moins coûteux en énergie). La demande connaît un maximum en 1979 pour
diminuer ensuite, et il apparaît alors clairement aux pays de l'OPEP qu'ils
doivent réduire leur production s'ils souhaitent maintenir le niveau des
prix. Durant la première moitié des années 1980, l'OPEP réduit sa production
d'un tiers en volume avec pour conséquence des parts de marché réduits à 30%
du marché mondial, sans pour autant enrayer véritablement la diminution des
prix. En réponse aux cavaliers libres et aux difficultés éprouvées par
certains membres à respecter leurs quotas, l'Arabie Saoudite qui avait été
le principal acteur dans la réduction de la production OPEP, décide alors de
doubler sa production en 1986. Dès lors,
les prix chutent en 1987.
Ces
bas prix stimulent la consommation mais ralentissent la production hors
Moyen-Orient où les coûts d'exploitations sont plus élevés (cas de
l'extraction offshore par exemple).
En 1990, le conflit entre le Koweït et l'Iraq annule l'offre de pétrole de
ces pays mais rapidement le Vénézuéla et surtout l'Arabie Saoudite
deviennent les 'stabilisateurs' de la demande mondiale de pétrole, le reste
des pays de l'OPEP comblant le manque à produire. Les prix en léger déclin
depuis le début des années 1990 ne remontent qu'à partir du boom économique
aux Etats-Unis et en Asie au milieu des années 1990.
La crise financière asiatique met un terme brutal à l'embellie des prix à
partir de 1997. Le déclin des prix s'accentue jusqu'en février 1999 pour
atteindre 10 $/baril. Puis à partir de mars 1999, à la suite d'un accord de
réduction de la production des pays de l'OPEP mais aussi d'Oman, de la
Fédération de Russie, de Mexico et de la Norvège, les prix ne cessent
d'augmenter jusqu'à atteindre plus de 30 $/baril un an plus tard. L'OPEP
décide alors d'augmenter la production avec comme objectif de stabiliser les
prix entre 20 et 25 $/baril. Dès décembre 2000, les prix déclinent à
nouveau à partir pour se stabiliser autour de 28 $/baril.
A la suite de l'attentat du 11 septembre 2001 une légère hausse a lieu,
mais très rapidement, en raison d'une baisse de la demande en fuel
d'aviation et des perspectives de stagnation de la croissance économique qui
prévalaient jusqu'alors, les cours, à nouveau plongent. Au mois de janvier
2002, l'OPEP décide de réduire sa production à condition que les pays
hors-OPEP contribuent également à cette réduction.
_ le troisième choc pétrolier ??? : depuis le début des années 2000,
le cours du pétrole connaît une hausse
constante. La moyenne des prix du pétrole qui est de
18.5 $/baril environ sur la période 1985-2000 s'élève à 42$/baril sur la
période 2000-2007 et s'emballe en 2008 pour atteindre les 150$/b . Cette hausse
importante
s'explique notamment par le dynamisme de l'économie chinoise, par
l'émergence de pays nouvellement industrialisés (Inde, le Brésil)
qui tendent à augmenter leur consommation d'énergie, par
l'amélioration des conditions économiques dans certaines régions et,
en particulier, aux États-Unis qui se retrouvent, ainsi, à devoir
faire face à une certaine tension au niveau des stocks nationaux .
Les sous-jacents ne suffisent cependant pas à expliquer le
développement des cours du pétrole sur les années 2003-2004. Ceux-ci
ont, en effet, également été fortement influencés par des
suréactions spéculatives en relation avec les perturbations
potentielles au niveau de l'offre (évènements en Irak, par exemple)
ou de la demande (faiblesse et baisse des stocks américains). La crise financière des ''subprimes'
viendra mettre un terme à cette progression et la chute sera brutale
car le prix du baril passera de près de 150$ en juillet 2008 à 40$
en décembre de la même année.
_ le 'printemps
arabe' et, en particulier, la guerre civile libyenne qui provoque
l'arrêt de sa production fait bondir en mars 2011, le prix du baril
à 130$ et restera ainsi, dans une moyenne de 110$/b jusqu'à l'été
2014.
_ la chute des
cours au cours du deuxième semestre 2014 s'explique principalement par la conjugaison
de deux phénomènes : -l'abondance du pétrole due à la
mise sur le marché des pétroles issus des gaz de schistes aux
États-Unis, et
la diminution de la demande due à la crise économique
mondiale et à la prise de conscience du réchauffement climatique
conduisant à la réduction des émissions des gaz à effet de serre
(le coût de l'extraction en Arabie Saoudite est de 5 à 10 $ le
baril; alors que l'extraction du pétrole de schiste revient à
environ 65 $. Le cours de la vente en début 2015 ne couvre pas les
coûts de production aux États-Unis entrainant de nombreuses
faillites. Cependant, la guerre économique fait rage. Pour conserver
un cours au plus bas et conserver ses parts de marché, l'Arabie ne
réduit pas la production
_
le 15 janvier 2015, le
prix du pétrole est à 28,7 $/b
_ le 29 décembre 2015,
le prix du pétrole est à 37 $/b
_ après un passage à son
minimum (27 $/b en février 2016), le prix du baril remonte autour de
40$. L'Arabie saoudite, qui a voulu gagner des parts de marché sur le
pétrole de schiste américain, est en déficit budgétaire. Elle a
toujours refusé de fixer un plafond à sa production jusqu'à présent,
mais arrive peut-être aux limites de cette stratégie.
L'Expansion – 15/04/2016_ le 26 mai 2016
franchissement à la hausse du seuil des 50 $/b
_ en octobre,
le prix du baril du Brent en euros augmente nettement (+9,6 % après +0,1 %),
à la suite de l'annonce par l'OPEP d'un possible accord de réduction de
la production. En dollars, la hausse du prix du baril est légèrement
moins marquée (+7,7 % après +0,1 %), l'euro s'étant un peu déprécié au cours
du mois.
En décembre 2016, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole
OPEP s'est mise d'accord avec onze pays producteurs non membres du cartel, dont
la Russie, pour baisser leur offre au premier semestre de 2017 afin de faire remonter les prix.
Evolution de la dépense du poste ‘chaleur’ 1964 - 2007*
Graphique 6.3.7.5.1
Ce graphique révèle 5 périodes :
1 – la première 1964-1979 (15 ans) la facture ‘chaleur’ est contenue
dans une fourchette de 0,8 M€ à 1,1 m€ malgré la 1ère crise
pétrolière de 1973. Dans le même temps le ratio, c’est-à-dire, la part
de ce poste dans les dépenses totales de fonctionnement, qui, au début
de la période est de 40%, décline de 10 points pour atteindre 30%
environ.
2 – la seconde 1979-1985 (6 ans), ce poste progresse constamment pour
s’élever à 1,75 M€ et le ratio de remonter à 40%. Cette hausse constante
est essentiellement due à une augmentation du prix du fuel qui passe de
225 € la tonne à plus de 500 € la tonne dans les années 1984-85.
3 – la troisième 1985-1989, caractérisée par une réduction significative
de la facture qui décline de 50% (1,75 M€ en 1985 à 0,8 m€ en 1989), due
à deux facteurs concomitants :
- chute de la consommation de fuel (3150 tonnes en 1985-86 à 2200 tonnes
en 1989 ; conséquence bénéfique
de la réhabilitation des façades)
- baisse du prix de la tonne de fuel (520€ en 1985 à 260€ en 1989)
4 – la quatrième 1989-1999 (10 ans) la facture est maintenue dans un
intervalle de 0,7 M€ à 0,8 m€ et le ratio 18%-19%, la consommation de
fuel variant au cours de cette durée entre 2000- 2200 tonnes et le coût
de 210-230 € la tonne.
5 – la dernière période 2000-2006 : - après le remarquable passage à
la cogénération (1999-2000) qui entraîne une chute significative de plus
de 50% de la facture ‘chaleur’, celle-ci passant de 0,8 M€ en 1999 à
0,35 M€ en 2000 ( belle performance pour la rentrée dans le nouveau
millénaire) et un ratio qui passe de 18% à 9%, c’est-à-dire, soulignons
le, une dépense ‘chaleur’ inférieure à la dépense ‘eau’ !!!!,
une tendance modérée à la hausse jusqu’en 2004, puis une accélération au
cours de ces dernières années en raison du prix des hydrocarbures (dont
le gaz) qui passe de 30$/b en 2004 à 60$/b en 2006...voire les 100$/b
fin 2007. ..haut de page
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